Jean BROT, préhistorien-conférencier-sculpteur
Inspiré d’une période de la préhistoire riche en art (- 30 000 ans av j-c), j’ai gravé et sculpté ces figurines à l’aide d’outils de silex taillés par mes soins.
La couleur est obtenue par l’oxyde de fer et le charbon de bois.
Contexte de création : ces figurines (voir rubrique "PHOTOS VÉNUS") ont été réalisées dans le cadre de sculptures expérimentales et artistiques lors de travaux de recherche scientifique sur l'usage des reliefs naturels dans la gravure et dans la sculpture préhistorique (voir également les pages du site "Parcours" et "Travaux en art préhistorique"). Par la suite, elles ont constitué une collection d'une cinquantaine de pièces qui a fait l'objet d'expositions dans des contextes aussi divers que : journées du patrimoine, salons des métiers d'art, galeries d'arts, conférences.
Inconnue du monde, chaque pierre présente dans les pages qui vont suivre était là, sur le sol, depuis des millions d’années, inerte, subissant simplement l’érosion du temps et destinée à disparaître, toujours inconnue. Le jour où je l’ai vue et ramassée elle est devenue unique, car, plutôt que de se fondre à la terre, elle a prêté ses formes naturelles à mon imagination. Les incisions de l’outil dans sa masse n’ont fait que révéler ce qu’elle contenait en germe et que seul un humain est capable de voir. Ses creux, ses bosses, ses contours ont aidé ma volonté à aller fouiller sous la matière et à en faire surgir ces femmes archaïques.
Il y a, caché dans nos cerveaux contemporains, la mémoire des pierres, et dans l’inconscient, un être proche de la source. Les Vénus sont là pour rappeler cette présence. Elles représentent le parcours de l’homme balbutiant jusqu’à l’homme capable de matérialiser sa pensée symbolique. Les lignes laissées sur la pierre par le silex, sont les marques d’un geste créateur qui remonte aux origines d’une humanité à la recherche d’elle-même ; elle a laissé dans son art le témoignage de sa vision du monde, la magie et le mystère de la vie.
Le sang circule et coule naturellement, la chair est généreuse, capable d’accueillir, les parures sont séduisantes, pour qui ? Peut-être pour l’homme invité à se rendre en ce lieu sacré du plaisir d’où jaillit l’être.
Féminité dévoilée ou femmes gravides, les choses sont racontées telles quelles sont ; le sexe apparaît sans tabou mais plutôt comme la cause inévitable de notre existence.
Leur sérénité donne un sentiment d’appartenance à une humanité profonde, à une “Terre Mère” fécondatrice et nourricière.
Le mouvement des corps est libre, en relation intime avec la nature et rythmé par la force de ce qui fait vivre.
Je reprends cet art ancien car les Vénus sont la vie.
Jean BROT
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