Il y a 33 000 ans environ des sociétés ont inventé l’art, ou plutôt, ont fait émerger ce qui depuis longtemps était en germe. Sans doute par besoin de donner une explication aux manifestations du monde qui les entourait ces peuples ont maintenu, jusqu’à 10 000 ans avant J. C., des traditions iconographiques impliquant des concepts et des techniques de réalisations élaborés. Par la peinture, la gravure et la sculpture, des milliers d’œuvres dignes de grands maîtres sont nées et c’est à nous aujourd’hui qu’il est donné le privilège d’en avoir connaissance et de pouvoir les admirer. Ce que n’ont pu faire les générations nous précédant puisque l’art préhistorique n’existait pas avant que l’on ne le découvre.

Si le décryptage du contenu symbolique de cet art est malaisé, voir impossible à l’heure actuelle, il est en tout cas permis, à l’aide de méthodes d’analyses pertinentes, de s’approcher du moment de sa conceptualisation et par là même de côtoyer la pensée de l’auteur. A partir de l’étude d’œuvres gravées et sculptées, sélectionnées sur plusieurs gisements d’art préhistorique en France, il est proposé, dans cette projection-conférence, de montrer comment à partir des reliefs naturels des parois de grottes et d’abris-sous-roche les artistes-plasticiens paléolithiques ont réussi avec ingéniosité et avec une très grande sensibilité à produire des représentations tridimensionnelles et à les structurer en de vastes ensembles.

Un travail de recherche scientifique de plus de quatre années, soutenu par ma pratique des arts plastiques, a permis d’apporter de nouveaux éléments de lecture des œuvres, mettant ainsi davantage en évidence le caractère réfléchi, organisé et conceptuel de cette pratique de l’usage des reliefs qui jusqu’alors était surtout considérée par rapport aux formes évocatrices naturelles de la roche par de nombreux préhistoriens de l’art.

Ces “artistes” d’antan ont vraiment de quoi subjuguer plus d’un chercheur et épater des galeries entières d’artistes actuels !